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Juliette

Éditions de L'Olivier

18,00
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18 mai 2013

Nouvelles contemporaines

Je pensais lire un roman mais il s’agit en fait de 11 nouvelles de fiction. C’est le premier livre de Matthieu Rémy. Le thème annoncé dans le titre se décline dans les relations des personnages : sex friends, colocataires, groupes de potes, amis syndicaux avec comme arrière-fond le milieu universitaire, à Paris ou souvent en province. J’ai beaucoup apprécié l’observation très précise de faits contemporains (les parents présentés comme les « financiers » par exemple). L’écriture est limpide et agréable et j’ai ressenti une véritable empathie avec tous les personnages y compris ceux qui pourraient sembler les plus antipathiques (Irène la névrosée ou Berns lorsqu’il perd le contrôle lors d’une soirée). En revanche, l’écriture par nouvelles met un frein à la sensation de continuité, d’attachement aux personnages car les récits sont entièrement autonomes, sans même d’échos entre eux. Je reste avec le sentiment de ne pas avoir vécu d’émotions fortes même si j’ai beaucoup apprécié la lecture de chaque nouvelle.

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9 mars 2013

Où en est la nuit ?

Ayanleh Makeda a été un grand marathonien mais, suite à des soupçons de dopage, il a été complètement abandonné par sa fédération sportive. Frédéric est un reporter spécialiste des zones de guerre. Un jour, alors que Frédéric est sur le front d’un conflit africain à la frontière entre la Somalie et l’Ethiopie, il aperçoit Ayanleh qui combat comme simple soldat. Cette rencontre l’intrigue et il décide d’essayer de percer à jour la vérité sur cette affaire de dopage. Au fil des discussions avec les gens qui l’ont connu va se dessiner le portrait d’une légende déchue extrêmement émouvante.

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10 octobre 2012

Voyage à Bayonne

Emmanuelle a 25 ans et est professeure de philosophie dans un lycée. Elle est mariée depuis deux ans avec Boris qui est également prof. C’est l’été 98, la Coupe du Monde de football est en arrière-plan du roman. Mais l’intrigue se déroule autour des vacances d’été. Le couple est censé allé en Italie mais Emmanuelle n’a pas envie d’aller si loin. Depuis le début de l’été elle s’est fixé deux objectifs : lire tout Leibniz dans l’ordre chronologique et maigrir. Un certain immobilisme s’installe. Et bientôt elle commence à voir des choses étranges…


Ce roman peut se lire d’une traite mais, malgré l’apparente simplicité du récit, Gaelle Bantegnie déroule une série de réflexions d’ordre philosophique. Sur le couple, la jalousie, l’angoisse, la folie, les études universitaires, l’aliénation… Les phrases restent toujours au plus près des gestes des personnages, les jugements sont suspendus. C’est ce qui donne sa force au récit où même les choses les plus spectaculaires sont abordées sous l’angle déclaratif sans tambour ni trompettes. Des touches d’humour à froid ne sont pas exclues non plus et j’ai souvent souri malgré la gravité et la tristesse de certaines situations. L’élégance du désespoir.

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19 février 2012

Beauvoir ???

La lecture de ce livre est franchement agréable. Je ne peux me placer que dans la perspective de quelqu'un qui a de petites notions de philosophie : cela sert de rappel bref et ludique et permet de replacer assez efficacement les philosophes dans leur courant de pensée.
En revanche, je me demande si la concision de la présentation de certaines pensées permet réellement à un néophyte de comprendre quoi que ce soit... Je donne l'exemple du texte sur Spinoza, la dernière phrase est : "indépendance et nécessité : deux termes qui caractérisent Spinoza". C'est un peu lapidaire. Il y a également beaucoup de références culturelles dans les illustrations, pas sûre qu'un ado en comprenne la moitié.
Mais cela vaut certainement le coup de le présenter à des gens qui n'ont jamais fait de philo, cela reste beaucoup moins rébarbatif que beaucoup d'anthologies de textes philosophiques ou de dictionnaires de concepts. En effet, les illustrations sont franchement drôles (celle de la Pythie...), le texte est écrit de manière alerte.
J'ai un seul véritable grief et cela explique le titre de mon post : il y a déjà peu de femmes dans l'histoire de la philosophie alors pourquoi ne pas leur faire une petite place, bien au chaud? Je m'étonne d'ailleurs que les commentaires sur ce livre mentionnent Beauvoir alors qu'elle n'apparaît précisément pas (sauf dans une illustration qui se rapporte à son bandeau, pas hyper intéressant). L'auteur ne prétend pas à l'exhaustivité, il le dit lui-même, mais on sent bien qu'il a quand même essayé d'y tendre (jusqu'à nos jours). Si ce livre est éducatif alors il y manque un élément fondamental du XXe siècle : l'apparition des femmes dans le cercle très fermé de la philosophie...

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13 novembre 2011

Good morning clichés !

La planète Bleu est une planète où règne la paix mais où tout est plus ou moins interdit. Le héros du livre vient de cette planète et a gagné un voyage de 24 heures sur la nôtre : la Terre. Mais dès son arrivée, on lui vole sa montre qui est son seul moyen de communiquer avec sa planète d'origine. Il est livré à lui-même et tente de retrouver cet objet indispensable à son retour au bercail...
Ce livre m'est tombé des mains. Le début est plutôt pas mal et on sent que l'auteur apporte du soin à ses phrases, à son style. Mais je n'ai pas goûté cet énième redite d'"il n'y a pas de paix sans que l'individu devienne un robot". La planète d'origine est une dictature où tout le monde se ressemble et où les règles sont édictées par une voix : il est interdit de ceci, il est interdit de cela (en général des choses qui font du bien au moral). Déjà lu mille fois? Oui.
Quant à la Terre, notre héros y croise toutes sortes de spécimens qui lui semblent bizarres (mais qui en fait nous sembleraient bizarres à nous aussi). Beaucoup ont des sortes de phrases prophétiques totalement vaines à la bouche. En ce qui concerne ses rencontres, on dirait un catalogue représentatif de l'humanité : le mendiant, le gangster, la prostituée, la vieille dame avec Alzheimer, l'artiste...
Il assiste même au spectacle d'un incendie mortel, ce que personnellement, moi qui arpente la Terre depuis plusieurs lustres, je n'ai jamais croisé. Je passe également sur l'horripilante fausse naïveté du personnage qui le mène jusqu'à téter un sein maternel...Bien sûr, la quête de sa montre va le mener chez un gangster tout droit sorti d'un mauvais film de genre. Enfin, je soulignerais les aberrations sur le niveau de langage du héros qui comprend tout même le mot "oisiveté" et soudain (il faut nous rappeler qu'il vient d'une autre planète) il sait à peine ce que veut dire le mot chaise.
Clichés and more clichés. On est loin de Candide et des Lettres Persanes dans la tradition desquels ce livre tente de s'inscrire.