Le Soldat désaccordé

Ancien combattant devenu détective privé, notre héros (re)part sur les champs de bataille sur les traces d'un ancien soldat, disparu sans laisser de traces. Histoire d 'amour, fresque historique, enquête policière, le roman de Gilles Marchand est un superbe récit sur les affres de la guerre.

Thomas

Paris, années 1920

Un ancien combattant, revenu mutilé de la guerre, mais toujours dévoué à la cause, est chargé de retrouver un soldat disparu. Sur ses pas, le lecteur sillonne les champs de bataille où fourmillent tant d’histoires et témoignages personnels, puis plonge dans une enquête poignante empreinte de souvenirs, de culpabilité et d’humanité.

Grâce à une écriture ajustée, les traumatismes des tranchées croisent la poésie et l’amour.

Un passionnant hommage aux soldats.

« On voulait des lions, on a eu des rats. On voulait le sable, on a eu la boue. On voulait le paradis, on a eu l’enfer »

Rencontrez l'auteur lors du salon du livre de Quiberon (29 et 30 avril 2023)

De l’auteur, j’avais adoré Un funambule sur le sable. Je dois dire que je suis moins enthousiaste avec cette lecture.

Je commence par ce qui m’a déçu : l’histoire d’amour est un peu prévisible, et c’est bien dommage.

Mais j’ai aimé tout le reste : la plongée dans la guerre de 14-18 ; les témoignages des anciens combattants encore plein du bruit et de la fureur des bombes.

J’ai aimé le ton de la narration, parfois railleur (notamment à propos du Dakin, invention qui sauva des vies) ; les trouvailles stylistiques.

J’ai aimé le leitmotiv de la jeune alsacienne qui cherche son amour sur les champs de bataille : “Je cherche un soldat, qui parle comme un poète, qui est beau comme un prince”.

J’ai découvert le rabbin des tranchées, que l’auteur a découvert grâce à une émission de radio.

J’ai souligné pleins de passages.

Quelques citations :

"Je n’étais pas parti la fleur au fusil. Je ne connais d’ailleurs personne qui l’ait vécu ainsi. L’image était certes jolie, mais elle ne reflétait pas la réalité."

"J’ai pris un train et j’ai marché jusqu’à un joli petit village qui venait d’inaugurer un joli monument aux jolis morts de la jolie guerre".

"En 1925, la France fêtait sa victoire depuis sept ans. Ca swinguait, ça jazzait, ça cinématographiait, ça éléctroménageait, ça mistinguait. L’Art déco flamboyait, Paris s’amusait et s’insouciait. Coco chanéait, André bretonnait, Maurice chevaliait."

"J’ai compris que même après la mort, il restait de l’amour. On ne sait pas quoi en faire, mais ça vaut le coup de se battre et de le nourrir."

"Je repensai à un vieil officier qui m’avait dit un jour que les dates gravées sur une pierre tombale n’avaient pas de valeur en soi : ce qui comptait, c’était le trait d’union."

L’image que je retiendrai :

celle de la légende la Fille de la Lune qui se promène la nuit sur le front et fait fi des bombes.

https://alexmotamots.fr/le-soldat-desaccorde-gilles-marchand/

C’est une enquête pas comme les autres. L’histoire d’une guerre qui sépara les êtres, et d’un homme qui essaie de rassembler les âmes .. c’est poétique, très riche historiquement & d’une douceur sans fin .. c’est l’histoire d’un couple, d’un homme, mais aussi (&surtout) l’histoire d’une génération française.. C’est la promesse d’une guerre qui devait être la dernière, qui fut appelée La Première Guerre Mondiale, parce que d’autres ont suivies .. c’est un roman qui raisonne à l’heure où l’Ukraine se bat pour ses terres & où à nouveau, on sépare des êtres ..