Mathématique et dialectique chez Nicolas de Cues

Pour Ernst Cassirer, Nicolas de Cues est le philosophe de la Renaissance, l’instance réflexive où cet esprit qui va se répandre sur les arts, les lettres et les sciences et leur insuffler un essor remarquable, se pense lui-même et, pour parler en termes hégéliens, accède à la conscience de soi.
Les problèmes classiques du Moyen Age – Dieu, l’Église, le monde, l’homme et les relations que ces entités entretiennent les unes avec les autres – sont traités, par Nicolas de Cues, autrement que par la philosophie médiévale, c’est-à-dire en les voyant du point de vue de la connaissance humaine envisagée dans sa finitude. Le véritable savoir consiste pour l’homme à reconnaître ses limites, non seulement dans la connaissance de Dieu, mais aussi dans la connaissance du monde sensible qui en est une similitude.
Ce sera l’optique de ce travail d’essayer de montrer qu’au travers d’une affirmation sur la connaissance, qui est effectivement première phénoménologiquement, se construit chez Cues, une authentique métaphysique.