Le pouvoir des mathématiques

Critère arbitraire de sélection scolaire, qui va de pair avec un enseignement abstrait encore trop formaliste, les mathématiques rayonnent d'une étrange lumière sur les autres sciences. Que l'on songe à la physique, avec laquelle elles entretiennent des rapports privilégiés, mais aussi à la biologie, voire à l'économie. Les mathématiciens ne se bornent pas à fournir un langage ou des outils aux autres disciplines. Leurs échanges sont infiniment plus féconds, et stimulent de part et d'autre de nouveaux modes de pensée. De profonds malentendus persistent à occulter cette recherche en pleine effervescence et provoquent un véritable malaise : on confond création mathématique et calcul informatique, invention de nouveaux théorèmes et application de règles logiques. Au-delà des divisions traditionnelles (géométrie, algèbre, analyse...), un événement considérable se produit pourtant sous nos yeux : l'unité de la mathématique se réalise enfin. Quelles en seront les conséquences ? Refusant le recours aux formules opaques des spécialistes, mais aussi l'aide des simplifications, des métaphores ou de ces « faux amis » que sont les exemples, Moshé Flato répond, en termes simples et forts, à cette question essentielle : quelle est la nature du pouvoir des mathématiques ? Moshé Flato est professeur de mathématiques à l'université de Bourgogne (Dijon) et a enseigné dans de nombreuses universités étrangères, dont celles de Genève, de Kyoto, et à UCLA. Il préside le Conseil scientifique de l'UAP, qu'il a créé avec Yvette Chassagne, et édite plusieurs revues scientifiques internationales dont Letters in Mathematical Physics qu'il a fondée.