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Faits divers, les légendaires 1210 nouvelles en trois lignes !
EAN13
9782814505230
Éditeur
PublieNet
Date de publication
Collection
Nos Classiques
Langue
français
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Faits divers

les légendaires 1210 nouvelles en trois lignes !

PublieNet

Nos Classiques

Livre numérique

  • Aide EAN13 : 9782814505230
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    • Fichier EPUB, libre d'utilisation
    2.99
Les voici enfin en version numérique, les légendaires "nouvelles en trois
lignes" de Félix Fénéon.

Mille fois citées, mille fois recopiées : mais lorsqu'on les assemble en un
seul bloc, telles que chronologiquement publiées par le journal "Le Matin" en
1905 et 1906, le regard bascule.

Le rapport de la presse à la littérature n'est pas neuf : Dickens, Poe,
Dostoievski animeront leurs propres journaux, mêlant les fictions aux récits
de la vie réelle. La presse intègre les feuilletons des écrivains, ou les
conduit à écrire selon ce rythme, et ces parutions restent alors tout près de
celles liées à l'actualité : contribuant certainement, même, à donner aux
fictions des romanciers leur appui sur le réel.

Fénéon ne quitte pas la littérature : un virtuose de la grammaire... Trouvez
donc une des histoires dans laquelle vous auriez plus d'un adjectif ou d'un
adverbe – mais alors, lâché comme une balle, avec toutes les libertés de
déplacement ou syncope. Et là encore, travail de l'invisible.

La presse s'occupe des grands choses, les événements graves du monde. Ici,
rien que les petites misères habituelles. Vie et mort (on meurt dans quatre
histoires sur cinq, du couteau, du revolver, écrasé, pendu, éventré, brûlé,
fou, enlevé, noyé, guillotiné), mais anecdotes, curiosités, jugements de
province. Et cela n'aurait pas de place dans un grand journal, si c'est de
cela qu'est faite notre vie ? Si, à condition du regard, de la torsion. De
cette compression magistrale. Tout doit tenir en trois lignes, avec les noms,
les lieux, les sommes, le temps qu'il faisait et ce qu'on s'est dit.

A les prendre massivement, les 1210 histoires ensemble, c'est cela qui
stupéfie: un portrait de monde.Voici l'automobile, voici le téléphone (grande
plaie que tous les voleurs de câble, pour en revendre le cuivre), les
cuirassés et les sous-marins devant les ports, les soldats dans leurs
casernes. Les villes bouleversées par les trains et les trams. Mais aussi les
grèves dans les usines, et les militaires qu'on envoie contre les ouvriers.
Les métiers, les commerces. Le combat contre les avorteuses témoignant de la
violence ordinaire faite aux femmes: Fénéon ne contourne rien. La France est
un pays colonial : ce qui se passe à Blida ou Oran fait partie de l'actualité
nationale. Et comme cela résonne, sachant l'enfer qui suivra en 1914,
l'attention que Fénéon porte aux rébellions militaires, dans les casernes au
bord de l'Allemagne (la frontière est entre Nancy et Metz).

Et il fouette aussi, Fénéon : c'est la séparation de l'Église et de l'État, on
suspend des maires qui scellent au ciment le Christ sur les murs des salles de
classe de leurs communes. Grande leçon de combat laïque, même si ici c'est par
la farce (et toujours en trois lignes!).

Avec le web, nous apprenons par nécessité l'art du bref, du fragment. Faire
tenir toute une épaisseur de réel en trois lignes, c'es la taille d'un statut
Facebook ou d'un message Twitter. Et c'est pour cela aussi que nous revenons à
Fénéon: ce qu'il tient en trois lignes, souvent, Balzac ni Proust n'auraient
su s'en saisir (de Proust, relire les pastiches de l'affaire Lemoine, écrits
l'année même que Fénéon aligne au quotidien ses "Nouvelles en trois lignes".

FB
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