- EAN13
- 9782702175767
- Éditeur
- FeniXX réédition numérique (Calmann-Lévy)
- Date de publication
- 31/12/1974
- Collection
- Essais
- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
- Fiches UNIMARC
- S'identifier
Livre numérique
Animés d'une volonté de changement, nos dirigeants ont décidé, à la suite
d'une longue série de changements dans divers secteurs, de réformer
l'entreprise. Or, l'entreprise, organisme privé d'intérêt public, est le cœur
même d'une société dont elle encaisse de plus en plus mal les coups, les
à-coups, les contrecoups. Plus que de réforme, c'est de sauvetage qu'il
devrait être question. Victime des pesanteurs sociologiques et de l'énergie de
la crise, l'entreprise est en péril. On peut craindre que, sous les coups de
pouce des gouvernants, et sous les coups de force des syndicats
révolutionnaires, l'entreprise-panacée ne finisse par assumer la plupart des
fonctions dévolues jusqu'ici aux organes de la cité ou de l'État. Nos
entreprises réformées ne se changent-elles pas, progressivement, en paroisse,
en marché, en maison de la culture, en université, et même en forum ? De ce
séisme de réformes pourrait bien jaillir une éruption de paternalisme à odeur
de soufre. Les secousses des revendications systématiques précipiteraient
ainsi le salariat dans les crevasses de l'ère tertiaire, ou dans les culs-de-
basse-fosse d'une féodalité plus contraignante que l'État. D'autre part, les
menaces de chômage et les maléfices des mauvaises gestions ne disparaîtront
pas comme par magie à l'arrivée de membres du prolétariat dans les conseils de
surveillance... Les désenchantements ultimes accablent toujours l'homme à
proportion de ses enchantements initiaux. Par l'auteur du Bluff du futur et du
Désordinateur.
d'une longue série de changements dans divers secteurs, de réformer
l'entreprise. Or, l'entreprise, organisme privé d'intérêt public, est le cœur
même d'une société dont elle encaisse de plus en plus mal les coups, les
à-coups, les contrecoups. Plus que de réforme, c'est de sauvetage qu'il
devrait être question. Victime des pesanteurs sociologiques et de l'énergie de
la crise, l'entreprise est en péril. On peut craindre que, sous les coups de
pouce des gouvernants, et sous les coups de force des syndicats
révolutionnaires, l'entreprise-panacée ne finisse par assumer la plupart des
fonctions dévolues jusqu'ici aux organes de la cité ou de l'État. Nos
entreprises réformées ne se changent-elles pas, progressivement, en paroisse,
en marché, en maison de la culture, en université, et même en forum ? De ce
séisme de réformes pourrait bien jaillir une éruption de paternalisme à odeur
de soufre. Les secousses des revendications systématiques précipiteraient
ainsi le salariat dans les crevasses de l'ère tertiaire, ou dans les culs-de-
basse-fosse d'une féodalité plus contraignante que l'État. D'autre part, les
menaces de chômage et les maléfices des mauvaises gestions ne disparaîtront
pas comme par magie à l'arrivée de membres du prolétariat dans les conseils de
surveillance... Les désenchantements ultimes accablent toujours l'homme à
proportion de ses enchantements initiaux. Par l'auteur du Bluff du futur et du
Désordinateur.
S'identifier pour envoyer des commentaires.