- EAN13
- 9782221173732
- Éditeur
- FeniXX rédition numérique (Robert Laffont)
- Date de publication
- 31/12/1981
- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
- Fiches UNIMARC
- S'identifier
Livre numérique
Mon siècle sur un fil... Peut-être, en effet, n'ai-je jamais perdu mon
équilibre, depuis le Chemin-des-Dames en 1916, ou Belgrade que je traversais à
cheval jusqu'à mes refuges bressans de la Seconde Guerre mondiale. Les géants
de ce siècle m'y ont aidé, en devenant mes amis : des peintres qui permirent à
Pierre, mon frère jumeau, de devenir l'un des plus grands marchands français,
comme Miró et Picasso, mais aussi Soutine, Max Ernst, Pascin... et surtout des
écrivains : Breton, Desnos, Péret, Artaud. Et ces hommes étaient si forts
qu'il y a encore aujourd'hui des hommes qui viennent à La Coupole retrouver
leur odeur. J'ai vécu avec eux, le jour et la nuit. Et c'est sans doute à eux
que je dois, autant qu'à la chance, de savoir, aujourd'hui plus que jamais, à
quatre-vingt-quatre ans, ce que signifient l'enthousiasme et l'amour. Ce livre
retrace mon itinéraire d'équilibriste, entre rêve et réalité, du Sentier où
mon père, juif alsacien, vendait de la dentelle, jusqu'à Saint-Germain-des-
Prés où je vis en compagnie des œuvres qui me fascinent. Entre ces deux
quartiers d'une même ville, il y a le monde entier, parcouru à une époque où
voyager était une aventure, et l'espace d'une vie dont la longueur m'étonne :
bien souvent, elle a croisé l'histoire. Le peintre Lourdes Castro m'a
représenté sous la forme d'une simple ligne d'ombre, de dos, avec mon feutre
aux bords rabattus. C'est à ce portrait que je tiens le plus : il est celui
d'un homme qui va, à travers les drames, préservé par sa propre légèreté.
équilibre, depuis le Chemin-des-Dames en 1916, ou Belgrade que je traversais à
cheval jusqu'à mes refuges bressans de la Seconde Guerre mondiale. Les géants
de ce siècle m'y ont aidé, en devenant mes amis : des peintres qui permirent à
Pierre, mon frère jumeau, de devenir l'un des plus grands marchands français,
comme Miró et Picasso, mais aussi Soutine, Max Ernst, Pascin... et surtout des
écrivains : Breton, Desnos, Péret, Artaud. Et ces hommes étaient si forts
qu'il y a encore aujourd'hui des hommes qui viennent à La Coupole retrouver
leur odeur. J'ai vécu avec eux, le jour et la nuit. Et c'est sans doute à eux
que je dois, autant qu'à la chance, de savoir, aujourd'hui plus que jamais, à
quatre-vingt-quatre ans, ce que signifient l'enthousiasme et l'amour. Ce livre
retrace mon itinéraire d'équilibriste, entre rêve et réalité, du Sentier où
mon père, juif alsacien, vendait de la dentelle, jusqu'à Saint-Germain-des-
Prés où je vis en compagnie des œuvres qui me fascinent. Entre ces deux
quartiers d'une même ville, il y a le monde entier, parcouru à une époque où
voyager était une aventure, et l'espace d'une vie dont la longueur m'étonne :
bien souvent, elle a croisé l'histoire. Le peintre Lourdes Castro m'a
représenté sous la forme d'une simple ligne d'ombre, de dos, avec mon feutre
aux bords rabattus. C'est à ce portrait que je tiens le plus : il est celui
d'un homme qui va, à travers les drames, préservé par sa propre légèreté.
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