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Elizabeth P.

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9 février 2024

Le jour de l'enterrement de son père, Simon apprend par un beau-frère que le patriarche avait été amoureux d'une allemande pendant la guerre, et que de cet amour était né un enfant, M.
Secret bien gardé par les membres de la famille qui étaient au courant.
Dès lors, il n'a plus qu'une idée en tête, retrouver ce fils caché, qui doit bien avoir soixante-dix ans maintenant.
C'est une bien belle quête.
Racontée avec un style particulier.
Des phrases parfois très longues, une ponctuation singulière.
A partir d'une pensée, les idées peuvent partir dans plein de directions.
J'ai bien aimé l'ambiance, l'état d'esprit de Simon, sincère, obstiné.
Malgré le refus catégorique de la grand-mère presque centenaire, il ira au bout de sa recherche.
J'ai même eue l'impression que cette histoire était une histoire vécue par l'auteur tellement elle est bien racontée.
Peut-être est-ce le cas, sinon, il a un réel talent pour se mettre dans la peau de ses personnages.

21,50
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7 août 2023

1968.
Dans un domaine tenu de main de maître par Mr Demest, la petite-fille de celui-ci disparaît, elle a quatre ans.
Elle était avec Catherine, la jeune bonne.
Silencieuse, invisible, corvéable à merci, Catherine.
Elle fait sale cette petite, dit Mme Demest.
Mr Demest lui possède pratiquement tout le village.
Il est dur, intransigeant, insensible.
Pas un homme qui ne travaille pas pour lui.
La gendarmerie est sur le pied de guerre pour retrouver la petite fille.
Deux policiers arrivent de Paris pour les seconder.
Dassieux, proche de la retraite, philosophe.
Gabriel, jeune, fougueux, sentimental et très sensible.

Une ambiance de boue et de froid parfaitement rendue.
Une atmosphère pesante dans ce village où tout passe par Monsieur Demest.
L'enquête piétine.
Des silences, des non-dits, des craintes.
C'est écrit avec beaucoup de minutie et de talent.
L'accent est mis sur les personnages, très travaillés, particulièrement Catherine et Gabriel.
Une forme de répétitions, loin d'alourdir le récit lui donne du rythme.
C'est complètement prenant.

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17 juillet 2023

Une province perdue aux frontières de l'est où l'hiver semble ne pas vouloir finir.
Tout est noir, sombre, froid.
Le curé du village est assassiné.
C'est le Policier Nourio, obsédé sexuel entre autre, et son adjoint Baraj qui tentent d’élucider ce meurtre ;
Mais dès lors, tout semble dérailler dans la petite commune où, jusque là, chrétiens et musulmans cohabitaient en harmonie.
Quelle galerie de personnages !
On se croirait dans un tableau de Jérôme Bosch.
Quant aux descriptions des événements et des scènes glauques, je n'ai pu m'empêcher de penser à Jean Teulé.
Toute la première partie est, avouons le, d'un sombre cynisme.

Puis vient la scène de chasse au château qui est grandiose.
Et de là, le roman prend toute sa puissance et tout son sens.
De cette ambiance suffocante où les individus sont plus noirs les uns que les autres émergent deux personnages qui illuminent l'histoire.
L'adjoint Baraj, au faciès animal, aux réactions d'arriéré qui est une âme pure et droite, une âme d'enfant qui laisse s'échapper sans pouvoir les retenir des nuages de poésie.
Et la jeune et pure Lémia qui sort de l'adolescence et de l'innocence.

Cette histoire est une fable sinistre dans laquelle on peut identifier notre société.
Empire tout-puissant
manipulation des faits
fabrique officielle de mensonges....
les hommes ne seraient-ils que des marionnettes ?
L'imagination débordante de Philippe Claudel, son talent et la beauté de son écriture font de ce roman une œuvre puissante et accomplie.

15,00
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3 juillet 2023

Un père envoie sa fille à l'église pour éviter qu'elle ne se fourvoie avec les garçons.
Mais celle-ci tombe éperdument amoureuse du prêtre, convaincue qu'il sera l'homme de sa vie.
Et c'est effectivement ce qui arrive sept ans plus tard.
S'ensuivra une vie entière d'amour fusionnel et inconditionnel.
Quelle surprise de réaliser après ma lecture que cette histoire est celle des parents de l'auteure.
Comme elle a bien su la raconter cette magnifique histoire.
C'est vraiment une magicienne des mots et de l'écriture.
A chacun de ses livres, elle trouve le style qui servira le mieux ce qu'elle raconte.
Ici, on est face à un grand poème en prose où tout s’enchaîne musicalement.
C'est très très beau, très émouvant.
On ne peut que se laisser entraîner par les mots, la musique, l'ambiance, la vie, l'amour.
Et on ressort un peu ko de ce court et magique livre.

22,00
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24 juin 2023

Enseignante dans un établissement privé s'occupant d'enfants en difficulté psychique, Claire est motivée, enthousiaste, elle adore son métier, adore ses élèves.

Un nouvel élève, Gabriel, complètement introverti s'ouvre peu à peu à son contact.
Très demandeur affectivement, il a besoin de câlins que Claire, bien sûr, ne lui refuse pas.
Ce n'est pas du goût de la mère de Gabriel.

Et la machine s'enraye.
Machine interne, machine administrative, machine judiciaire.
Claire est prise dans un piège dans lequel elle s'enfonce malgré ses convictions, malgré sa bonne foi, malgré l'amour qu'elle porte en elle.

Et on tourne en rond autour de Claire, autour de « l'affaire ».
Mais ce n'est pas simplement tourner en rond, non.
C'est un peu la marque d'Alice Ferney.
Elle dissèque avec précision, elle analyse avec finesse.
Et on se trouve embarqué avec Claire dans cette lente et inéluctable descente aux enfers.
C'est du grand art littéraire.

La fin est très ouverte, mais laisse à priori peu d'espoir.

Ah ! Que Claire ne s'est-elle appelée Brigitte !