La librairie vous accueille le lundi de 14h à 19h et du mardi au samedi de 9h30 à 19h.
3 rue de la Paix 53000 Laval - 02 43 53 04 00 - librairiemlire@gmail.com

 

Méditer zen
EAN13
9782845922747
ISBN
978-2-84592-274-7
Éditeur
Presses du Châtelet
Date de publication
Collection
SPIRITUALITE
Nombre de pages
216
Dimensions
16 cm
Poids
255 g
Langue
français
Code dewey
294.344
Fiches UNIMARC
S'identifier
Indisponible

Autre version disponible

www.pressesduchatelet.com

Si vous souhaitez recevoir notre catalogue et être tenu au courant de nos publications, envoyez vos nom et adresse, en citant ce livre, aux Presses du Châtelet,

34, rue des Bourdonnais 75001 Paris.
Et, pour le Canada, à
Édipresse Inc., 945, avenue Beaumont,
Montréal, Québec, H3N 1W3.

eISBN 978-2-8459-2474-1

Copyright © Presses du Châtelet, 2009.

Préface

Le goût du zen

Si l'on veut goûter à la saveur unique du zen, il faut être prêt à entreprendre un voyage. Lorsqu'on part dans un pays lointain, l'important est d'accepter de rencontrer des gens et des situations inattendues. Rien n'est plus exaspérant que de voir ces touristes à l'autre bout du monde chercher où ils pourront manger un steak frites et comment retrouver chacun de leurs repères. Savoir voyager, c'est ne pas ramener l'inconnu au connu, mais être curieux de l'étranger en le laissant être ce qu'il est.

Des Occidentaux voyageant au Japon avaient demandé à visiter une maison traditionnelle. Arrivés dans la pièce principale, ils demandèrent, perplexes : « Mais où est la table ? » Cette question, comme le remarque Denis Gira1, les mettait dans l'impossibilité d'apprécier la cohérence interne, et donc la beauté réelle de la maison qu'ils voulaient découvrir. En effet, dans une maison japonaise traditionnelle, il n'y a rien qui ressemble à ce que nous nommons une table. Sans s'en rendre compte, les voyageurs occidentaux étaient en train de « projeter » sur la réalité leurs propres attentes et conceptions.

Si nous voulons comprendre le zen, il faut avant tout désirer partir à l'aventure et découvrir une autre manière de penser et de vivre que celle que nous connaissons déjà.

Je voudrais ici, au seuil de ce livre de Taisen Senseï, lever quelques préjugés qui risquent d'empêcher de goûter la saveur unique et merveilleuse du zen que vous propose cette anthologie.

Le sens de la pratique

De manière tout à fait surprenante, c'est par la pratique de la méditation et une attention à tous les détails de la vie quotidienne que le zen est venu jusqu'à nous. Mais le mot « pratique » est ambigu, car il ne recouvre pas exactement, pour ce qui est du zen, ce que nous entendons habituellement par ce terme. Pour nous, il signifie « activité volontaire visant des résultats concrets » et il s'oppose à la théorie. Un conseil pratique permet d'agir immédiatement sans avoir à réfléchir.

Or, si le zen est une pratique, ce n'est nullement un instrument qui vise un résultat. Car la pratique du zen ne vise rien d'autre qu'elle-même. Elle est sa propre fin. Chaque fois que l'on demande à un maître zen quel est le but du zen, il est surpris. Car, précisément, cette pratique implique de ne plus être prisonnier de la recherche constante d'efficacit é et de résultat.

Souvent, quand j'enseigne la méditation, c'est au moment où j'explique ce point que les gens se trouvent le plus déconcertés. Leurs questions, tout à fait légitimes dans notre perspective occidentale, paraissent déplacées au regard de l'expérience de la méditation.

Tout l'enjeu de la pratique du zen est d'apprendre à abandonner ces questions pour toucher une dimension de présence et un sens d'être beaucoup plus vastes. Pour s'asseoir en zazen, il n'est donc pas nécessaire d'avoir un but particulier, pas même celui d'atteindre l'éveil. Dans ce sens, la pratique du zazen n'est pas une simple méditation, un instrument pour obtenir l'éveil, mais est en soi éveil. Cela ne veut pas dire qu'elle ne change pas notre vie, ne nous ouvre pas le cœur et ne nous rend pas plus ouvert et présent au monde. Mais sa raison d'être est de nous libérer de la tyrannie des objectifs.

La pratique est un temps où l'homme est en rapport à sa vérité propre. Rien de plus simple mais aussi de plus précieux. À notre époque où nous courons en permanence, où le silence est partout évité, le zen pourrait nous faire le plus grand bien, et même se trouver être notre planche de salut face à l'agitation du monde.

La vérité de l'expérience

Au lieu de se demander « Est-ce que Dieu existe ? », « Est-ce qu'il est juste d'agir ainsi ? », « Est-ce que j'ai raison de te dire ce que j'ai sur le cœur ? », le zen demande : « Quelle est l'expérience que tu traverses quand tu es en rapport à ton être propre ou à la présence ou à l'idée de Dieu, quand tu es en colère ou triste ? »

1.Le Pèlerin, hors-série, 50 clés pour comprendre le bouddhisme, 2008, p. 8
S'identifier pour envoyer des commentaires.