- EAN13
- 9782384420841
- Éditeur
- La Gibecière à Mots
- Date de publication
- 04/07/2022
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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Livre numérique
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Aide EAN13 : 9782384420841
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1.99
Delly (1875-1947) (1876-1949)
"Les vitres voilées de tulle s’enflammaient aux lueurs orangées du soleil
couchant. La lumière pénétrait en flots ardents dans le petit salon, se jouait
sur les meubles de style, les bibelots artistiques, les grands palmiers
ombrageant de fines et blanches statuettes, et enveloppait d’un rayonnement
fauve la jeune fille enfoncée dans une bergère, où sa mince personne
disparaissait presque.
Jeune fille ou enfant ?... Cette seconde hypothèse semblait admissible en
considérant ses traits frêles, ses formes graciles et la natte de cheveux
noirs rejetée sur son épaule. Mais il suffisait de rencontrer les yeux
magnifiques, d’un bleu sombre, qui éclairaient ce pâle et fin visage, pour
pressentir l’existence d’une âme déjà formée. Il y avait, dans ces yeux-là,
une profondeur de pensée qui eût semblé excessive chez une si jeune créature
sans le charme de candeur, d’enfantine simplicité émanant de cette physionomie
délicate et lui communiquant une mystérieuse attirance.
La jeune fille avait laissé tomber son ouvrage sur ses genoux et, croisant les
mains sur sa jupe de deuil, elle laissait errer autour d’elle son regard
empreint de réflexion triste... Tout contre elle était blottie une petite
forme noire – noire des pieds à la tête, car la chevelure bouclée avait des
tons d’ébène rivalisant avec l’étoffe de deuil. Seules, deux très petites
mains se montraient, serrant avec force la robe de la jeune fille.
Tout à coup, des plis de la jupe de cachemire sortit un visage d’enfant..."
A la mort de leur père, Alix de Sezannek et ses deux frères, déjà orphelins de
mère, doivent partir vivre chez leur grand-père maternel, le comte de
Regbrenz, en Bretagne. Ils ne le connaissent pas car ce dernier a renié sa
fille autrefois...
"Les vitres voilées de tulle s’enflammaient aux lueurs orangées du soleil
couchant. La lumière pénétrait en flots ardents dans le petit salon, se jouait
sur les meubles de style, les bibelots artistiques, les grands palmiers
ombrageant de fines et blanches statuettes, et enveloppait d’un rayonnement
fauve la jeune fille enfoncée dans une bergère, où sa mince personne
disparaissait presque.
Jeune fille ou enfant ?... Cette seconde hypothèse semblait admissible en
considérant ses traits frêles, ses formes graciles et la natte de cheveux
noirs rejetée sur son épaule. Mais il suffisait de rencontrer les yeux
magnifiques, d’un bleu sombre, qui éclairaient ce pâle et fin visage, pour
pressentir l’existence d’une âme déjà formée. Il y avait, dans ces yeux-là,
une profondeur de pensée qui eût semblé excessive chez une si jeune créature
sans le charme de candeur, d’enfantine simplicité émanant de cette physionomie
délicate et lui communiquant une mystérieuse attirance.
La jeune fille avait laissé tomber son ouvrage sur ses genoux et, croisant les
mains sur sa jupe de deuil, elle laissait errer autour d’elle son regard
empreint de réflexion triste... Tout contre elle était blottie une petite
forme noire – noire des pieds à la tête, car la chevelure bouclée avait des
tons d’ébène rivalisant avec l’étoffe de deuil. Seules, deux très petites
mains se montraient, serrant avec force la robe de la jeune fille.
Tout à coup, des plis de la jupe de cachemire sortit un visage d’enfant..."
A la mort de leur père, Alix de Sezannek et ses deux frères, déjà orphelins de
mère, doivent partir vivre chez leur grand-père maternel, le comte de
Regbrenz, en Bretagne. Ils ne le connaissent pas car ce dernier a renié sa
fille autrefois...
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