Le Corbeau - Et autres petits meurtres

**Extrait**


**PREFACE**

Drôle d'endroit pour une rencontre .....
C'est dans un club-house de tennis - dont la toiture est posée comme une
provocation - qu'un Gustave Courbet de la Bande Dessinée a installé son
ateljeret ses scènes de Crime.
C'est là, en marg,e des lignes de court, que le premier affrontement se
déroule, et comme toujours:
"les plans les mieux conçus des souris et des hom'mes souvent ne se réa li
sent pas .. " (R. Burns)
Première victime: une vraie souris quI s'Incruste longuement dans l'inti lmité
de l'artiste, en lieu et place d'une souris en jupette qui lui a tapé dans
l'oeil bien plus fort qu'elle ne tape da.ns la balle.

Atmosphère à la Simenon pour une parenthèse pluvieuse et sanglante autour d'un
pavillon de banlieue, avec le second récit qu'aurait pu préfacer Hitchcock en
échange du cHn d'oeil épatant de la page 56. Des planches sombres et
poIgnantes O IÙ le dessinateur, en héritIer du grand Horace Mac Coy, (c'est
pas mloi qui le dis, c'est le corbeau à l'agonie), s,e révele en une figure
déchirante du roman noir.

Retour au tennis-club pour un troisièlme set qui s'achève pas mieux que pour
les chevaux. Notre Courbet, mloustache et barbichette frémissantes, s'y
déchaîne. Son crayon virevolte enfin autour de la pulpeuse Inès, présence
fémInine cllassique du pOlar, par qui le malheur se pointe.
Dans le rôle du méchant, la bave aux lèvres et l'haleine qui va avec, rénorme
Jean-Pierre, ombrageux et mal élevé, s'interpose lourdement. Aussi vulgaire
qu'un 4x4 sur l'île de la Cité, il prend toute la place, toute la case, presq
ue toute la page et il poU ue par tous les orifi(es. Le Ilecteur qui n'en peut
p]us e.st pris de la même pu:lsionmeurtrière que l'artiste.

Seulement vonà, la vie est pleine d'injustice, depuis l'origine du monde.

LAX