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Sarajevo, lignes de fuite, Sarajevo, la vie ordinaire après la guerre
EAN13
9782814502673
Éditeur
PublieNet
Date de publication
Collection
Horizons
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Sarajevo, lignes de fuite

Sarajevo, la vie ordinaire après la guerre

PublieNet

Horizons

Livre numérique

  • Aide EAN13 : 9782814502673
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    5.99
Là-bas je suis allé là-bas, pour voir, ai vu : plein champ, hors champ, lignes
et courbes, de bout en bout. J’ai vu Sarajevo, laquelle ? J’ai vu j’ai
vérifié, la carte ne quittait pas mes mains, pliée dépliée sans cesse. J’ai vu
Sarajevo, laquelle, Sarajevo, a vu [la guerre]. [la guerre] moi je ne sais
pas, pas vu : ai cru lire, parfois, en braille, [la guerre] aveugle, ai cru
déchiffrer tâtonnant, déduire de l’eczéma des murs. [la guerre] j’ai entendu
tonner son assourdissant silence, d’après l’assaut et son bruit total, silence
d’après qui va avec. Plein champ hors champ, le silence vit dans les photos,
rampant parfois dans les marges - fait une traînée grasse dans l’espace,
autour.
La ville elle vue, en 2004, elle vit sa vie : quotidienne/fanfaronne/
quincaillière/bricoleuse, chamaillée. Selon son cours ordinaire d’avant neige
imminente. La ville elle bouine, joue. S’en fout pas mal, moi et mon œil
notre, mouvant, biais (c’est la gêne). [la guerre] là-bas ça fait dix ans, là-
bas on fête l’enfance : eux les seigneurs, enfants qui jouent, leur rire
résonne, partout, limpide. Et moi nous on y marche mêlé, traces mêlées comme
du sang échangé,marche à travers Sarajevo, qu’on croit lire qui sitôt
s’efface. Allés y foutre quoi, Sarajevo 2004 : comprendre mais comprendre quoi
: [la guerre] ? Quoi, alors. Sarajevo, avant-poste d’incertain réel, contamine
contaminera (les ruines présagent) : allés peut-être apprendre, lire dans son
passé marqué, un peu de quoi dira notre futur : ce que je vois je le revois,
je marche ensemble dans l’informé, toutes extrémités tendues à se rompre, à
battre l’air pour démasquer, démasquer qui : huit lettres.
Derrière les signes, alors.
Voir l’envers de l’image, tenter.
Pour voir.
GB

Un travail important, parce qu’il ne s’agit pas d’aller photographier l’autre
: c’est notre ville, c’est toutes les villes, c’est habiter la ville. Et la
violence, là-bas déchaînée, atteignait le sol de vieille Europe, le nôtre, et
d’ailleurs c’étaient nos avions, au-dessus, et c’est notre temps au présent.
Rien d’une menace loin.

La parole (à cause de cette incise, dans le texte : La guerre parle.........
de Guénaël Boutouillet scrute ces parcelles d’espace et ces gestes d’homme, la
photographie s’interroge en permanence sur sa légitimité à traquer le beau, à
justifier de sa curiosité, si elle n’est pas d’abord sur nous-mêmes.

Dans la démarche de publie.net, il s’agit d’ouvrir le site à ces réflexions en
acte, et utiliser l’ordinateur pour s’y glisser, comme nous le faisons en
permanence dans nos recherches et navigations. On donne ici la propre mise en
page des auteurs, ce qu’ils ont voulu graphiquement du rapport texte/image.

FB

Guénaël Boutouillet vit à Nantes, il est membre actif de l’équipe remue.net,
qui a accueilli de premières mises en ligne de ce travail.

Et fiers d’accueillir dans cette collection Alexandre Chevallier, dont le
travail et le site sont comme un indicateur sismique des fissures du monde...
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