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Malades aux larges ailes, collection Grèce, dirigée par Michel Volkovitch
EAN13
9782814500709
Éditeur
PublieNet
Date de publication
Collection
Grèce
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Malades aux larges ailes

collection Grèce, dirigée par Michel Volkovitch

PublieNet

Grèce

Livre numérique

  • Aide EAN13 : 9782814500709
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    4.99
### Mìltos Sakhtoùris (1919-2005) n’a jamais voyagé, n’a jamais eu de métier.
Son seul travail, sa seule aventure a été la poésie.
Issu du surréalisme, comme bien des jeunes poètes grecs de l’époque,
Sakhtoùris a bientôt – non moins normalement – acquis son indépendance.
Quelque chose, pourtant, lui est resté des Surréalistes : son oeuvre, d’une
rare continuité, est toute entière envahie par les images. Leur déchaînement
continu, leur violence, installent dans ses poèmes un climat de cauchemar. La
poésie de Sakhtoùris est en même temps orgie et ascèse. Ses images
obsessionnelles, cruelles, atteignent au plus grand dépouillement. Peu de
couleurs : avant tout, le blanc, le noir, le rouge. Peu de motifs, passant par
d’infinies métamorphoses.
« Ma poésie, dit Sakhtoùris, est une incessante autobiographie, elle ressemble
– et c’est ainsi qu’elle doit se lire – à une sorte de journal inconscient de
ma vie... » Mais on aurait tort de voir dans ce poète un créateur autiste,
muré dans ses visions. La souffrance qui sourd de ses premiers recueils est
aussi, pour une bonne part, historique : la Grèce connut alors une guerre
mondiale et surtout une guerre civile, plus atroce encore.

On peut s’étonner de ce que cette poésie si noire soit si peu déprimante au
fond. « Mes poèmes ne sont pas pessimistes dit Sakhtoùris. Au contraire ils
sont comme les exorcismes. Ils exorcisent le mal. Ils ressemblent à des
masques africains. Des masques d’animaux et d’ancêtres pour exorciser la mort.
»

Ces poèmes ont la force élémentaire, la rudesse des rituels archaïques. Il
suffit d’entendre le poète les lire, les marteler d’une voix impassible, pour
éprouver toute leur magie.

Sakhtoùris le sorcier manie les substances à l’état pur, actives, dangereuses,
mais parfaitement dosées. Si cette poésie soigne et console, c’est qu’elle
sait plonger jusqu’au fond de la douleur de vivre pour en extraire l’un des
vaccins poétiques les plus forts.

Sakhtoùris est reconnu, dans son pays du moins, comme l’un des très grands.
Demandez à un jeune poète grec lequel de ses compatriotes vivants l’a
davantage influencé : ce sera souvent – plus encore qu’Elytis, poète solaire –
le sombre et solitaire Sakhtoùris.

MV
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