- EAN13
- 9782072811999
- Éditeur
- FeniXX réédition numérique (Gallimard)
- Date de publication
- 1969
- Collection
- Blanche
- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
- Fiches UNIMARC
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Livre numérique
Le directeur général d’une grande société de construction a été victime d’un
accident qui lui paralyse provisoirement le côté droit. Il passe sa
convalescence dans une clinique du Midi et, au jour le jour, dicte sur un
magnétophone ses lettres d’affaires ainsi qu’une abondante correspondance
personnelle destinée à sa femme restée à Paris, à son frère, à de nombreuses
relations et à Gilberte, qu’il aurait pu aimer dans leur jeunesse mais qui
s’est éloignée pour ne pas devenir un simple instrument entre les mains de cet
homme assoiffé de puissance et de certitude. Mais des instruments, il en a
trouvé d’autres depuis : sa femme, ses collaborateurs et même ses supérieurs,
bref le monde entier, et encore maintenant : cette machine à laquelle il dicte
son courrier et la secrétaire de la clinique, qui écoute sa parole, la
reproduit, la fragmente et l’adresse à ses destinataires. Pourtant, cette
belle organisation fait apparaître rapidement la fragilité d’une vie fondée
sur l’utilisation des autres comme objets, et, par une sorte de retournement
logique, l’individu tout-puissant se retrouve lui-même objet entre les mains
de ceux qui le soignent, de ceux qui l’écoutent, de ceux qui le lisent. Et son
drame personnel, où se mêlent les angoisses, les contradictions, les espoirs
de notre monde moderne et les luttes, les travaux, les amours d’un homme au
milieu de sa vie, s’exprime finalement dans cette nécessité de parler et dans
l’impossibilité de le faire autrement que par l’intermédiaire d’une mécanique
qui le coupe des autres autant qu’elle le relie à eux, et l’enregistre, dans
tous les sens du mot.
accident qui lui paralyse provisoirement le côté droit. Il passe sa
convalescence dans une clinique du Midi et, au jour le jour, dicte sur un
magnétophone ses lettres d’affaires ainsi qu’une abondante correspondance
personnelle destinée à sa femme restée à Paris, à son frère, à de nombreuses
relations et à Gilberte, qu’il aurait pu aimer dans leur jeunesse mais qui
s’est éloignée pour ne pas devenir un simple instrument entre les mains de cet
homme assoiffé de puissance et de certitude. Mais des instruments, il en a
trouvé d’autres depuis : sa femme, ses collaborateurs et même ses supérieurs,
bref le monde entier, et encore maintenant : cette machine à laquelle il dicte
son courrier et la secrétaire de la clinique, qui écoute sa parole, la
reproduit, la fragmente et l’adresse à ses destinataires. Pourtant, cette
belle organisation fait apparaître rapidement la fragilité d’une vie fondée
sur l’utilisation des autres comme objets, et, par une sorte de retournement
logique, l’individu tout-puissant se retrouve lui-même objet entre les mains
de ceux qui le soignent, de ceux qui l’écoutent, de ceux qui le lisent. Et son
drame personnel, où se mêlent les angoisses, les contradictions, les espoirs
de notre monde moderne et les luttes, les travaux, les amours d’un homme au
milieu de sa vie, s’exprime finalement dans cette nécessité de parler et dans
l’impossibilité de le faire autrement que par l’intermédiaire d’une mécanique
qui le coupe des autres autant qu’elle le relie à eux, et l’enregistre, dans
tous les sens du mot.
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